Niveaux élevés de D-dimères associés à un mauvais pronostic pour les patients atteints d'un cancer (publié le 26/10/2012)

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Niveaux élevés de D-dimères associés à un mauvais pronostic pour les patients atteints d'un cancer
High D-dimer levels are associated with poor prognosis in cancer patients
Cihan Ay, Daniela Dunkler, Robert Pirker et al.
Haematologica 2012; 97 :1158-64
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Contexte : L'activation systémique de l'hémostase est fréquemment observée chez les patients atteints d'un cancer, même en l'absence de thrombose. De plus, cette activation a été impliquée dans la progression de la tumeur, l'angiogenèse et le développement métastatique. Des niveaux plus élevés de D-dimères, ou produit de dégradation de la fibrine, indiquent une activation générale de l'hémostase et de la fibrinolyse.
Schéma de l'étude et Méthodes
Dans une étude de cohorte prospective et observationnelle, les auteurs ont évalué la valeur pronostique des niveaux de D-dimères pour la survie globale et le risque de mortalité chez 1178 patients atteints d'un cancer faisant partie de l'étude CATS (Vienna Cancer and Thrombosis Study). Les patients étaient suivis pendant 2 ans à intervalles réguliers jusqu'à l'apparition d'une maladie veineuse thrombo-embolique symptomatique ou jusqu’au décès. Les niveaux de D-dimères étaient mesurés grâce à des tests quantitatifs d'agglutination au latex.

Résultats : Les principales tumeurs solides étaient des affections malignes pulmonaires (n=182), du sein (n=157), du tube digestif inférieur (n=133), pancréatiques (n=74), de l'estomac (n=50), des reins (n=37), de la prostate (n=133) et du cerveau (n=148) ; 201 patients présentaient des hémopathies malignes et 63 présentaient d'autres tumeurs. Au cours du suivi médian de 731 jours, la mortalité était de 39 % (n = 460). Les probabilités de survie globale pour les patients classés en 4 groupes de niveaux de D-dimères (selon les 1er, le 2ème et le 3ème quartiles de la distribution des D-dimères dans la population totale de l'étude) étaient de 88 %, 82 %, 66 % et 53 % après 1 an, et de 78 %, 66 % 53 % et 30 % après 2 ans, respectivement (P<0,001). L’hazard ratio (HR) en analyse univariée des D-dimères (par doublement) pour la mortalité était de 1,5 (95 % intervalle de confiance : 1,4-1,6, P<0,001) et restait en augmentation dans l'analyse multivariée incluant les sous-groupes, l'âge, le sexe et la thromboembolie veineuse.
 

Conclusion : Des niveaux élevés de D-dimères étaient associés à une faible survie globale et à une augmentation de la mortalité chez les patients atteints d'un cancer.

Commentaires : Il y a quelques limites concernant cette étude. Les D-dimères n’ont été mesurés qu'une seule fois à l'inclusion étude. D’autres études longitudinales avec des mesures répétées de D-dimères sont nécessaires afin d'analyser la corrélation entre les taux de D-dimères et la progression de la maladie ou de la guérison et pour étudier l’influence des traitement anti-cancéreux. Toutefois elle a le mérite d’avoir évaluer l’intérêt des D-dimères en tant que biomarqueur pronostique.
 

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